J35 - Jeudi 09 février 2023 - Pontian – Batu Pahat
Distance parcourue : 73,86 Km - Moyenne : 16,73 Km/h
Dénivelé montant : 133 m - Pente montante Maxi : 5 %
Dénivelé descendant : 130 m - Pente descendante Maxi : 5 %
Altitude départ : 6 m - Altitude arrivée : 9 m - Altitude Maxi : 45 m
Heure de réveil : 7h30 - Heure de départ : 8h15 - Heure d'arrivée : 16h30
Hôtel : Hotel 57 - 8B.1 Jalan Sulaiman, Off, Jalan Sultanah, Kampung Pegawai, 83000 Batu Pahat, Johor – Chambre deux lits simples sans fenêtre – climatisation – Douche chaude – vélo à l’abri dans l’entrée sous un escalier – Wifi accessible dans la chambre mais impossible de se connecter à Internet – 80 Ringgits la chambre pour la nuit.
L’étape du jour est un peu plus longue que les précédentes et Jackie n’a pas encore assimilé le décalage horaire et elle n’est pas encore non plus habituée au climat. Elle a donc du mal à suivre le rythme du groupe. Elle souhaite donc partir avec Jean-Claude avec un peu d’avance de façon à ne pas se sentir obligée de tenir un rythme trop élevé. Pour les autres (Marc, Jacques et moi) le rendez-vous est à 8 heures à la réception. Je ne me réveille qu’à 7h30 ce matin et Jacques n’est réveillé que depuis peu. Nous préparons rapidement nos bagages et descendons à la réception vers 7h50.
Jackie et Jean-Claude sont déjà partis depuis peu de temps et nous les voyons revenir. Jackie pense avoir oublié ses lunettes de soleil et ils reviennent pour vérifier. Après vérification elles ne sont pas dans leur chambre mais sur la tête de Jackie sous son casque. Ils repartent vers 8 heures. Nous trainons un peu devant l’hôtel à manger les oranges que nous ont données les propriétaires de l’établissement et nous partons environ 15 minutes après eux vers 8h15.
Nous allons jusqu’à la mer car la carte Google Maps indique une route qui rejoint celle de Batu Pahat (route 5). La route qu’indique Google Maps n’existe pas et nous revenons au carrefour proche de l’hôtel pour prendre la route 5. Le détour ne fait qu’environ un kilomètre et il nous a permis de vérifier qu’aucun restaurant n’était ouvert ce matin dans cette partie de la ville.
Nous faisons la pause petit déjeuner (pause de 40 minutes un peu longue pour un petit déjeuner) au kilomètre 7 environ dans un petit restaurant. Jacques repart avant Marc et moi et il prend une bonne avance sur nous. Nous le rejoignons vers le kilomètre 15 environ et nous le distançons assez rapidement.
Une dizaine de kilomètres plus loin nous réduisons sérieusement notre vitesse, qui était jusque-là autour de 22 km/h, pour permettre à Jacques de nous rejoindre. Au kilomètre 28 ne voyant pas Jacques revenir nous décidons de nous arrêter pour acheter de fruits. Nus restons au même endroit une vingtaine de minutes et nous ne voyons toujours pas Jacques. Un tel retard n’est pas normal et je l’appelle. Il est au kilomètres 35 soit 7 kilomètres devant nous. Il n’a pas vu nos vélos et nous ne l’avons pas vu passer. Nous repartons à allure modérée sur un kilomètre ou deux puis nous reprenons un rythme plus rapide (environ 22 km/h) qui devrait nous permettre de rejoindre Jacques si nous tenons ce rythme sur 20 kilomètres.
Vers le kilomètre 38, alors que je suis devant et que Marc me suit, je sens que ma roue arrière est poussée vers le bas-côté. Je suis déséquilibré mais j’évite la chute. J’ai tout de suite compris que le vélo de Marc avait touché ma roue arrière et que les sacoches s’étaient peut-être accrochées ensemble. Je m’arrête et met mon vélo sur la béquille. Marc est couché sur le bas coté et il se tord de douleur en se tenant la cuisse qui saigne abondamment. Il me montre une grosse plaie en haut et à l’intérieur de sa cuisse droite. Je ne comprends pas ce qui, sur son vélo, a pu faire une entaille pareille. Deux de ses sacoches sont décrochées et une de ses chaussures est dans le caniveau à deux mètres de lui.
Des riverains arrivent rapidement et je crois qu’ils vont appeler une ambulance. Ce n’est pas le cas et après quelques minutes Marc veut reprendre son vélo pour aller se faire soigner. Je ne pense pas qu’il soit prudent de rouler avec une telle blessure et je vais voir dans la maison la plus proche. C’est un laveur de voiture et il me propose tout de suite qu’un de ses amis emmène Marc à la clinique en voiture. L’ami est présent et il prend tout de suite Marc en charge. Le short de Marc est tout ensanglanté et il craint de tacher les sièges. Le conducteur dit que c’est sans importance car il doit nettoyer sa voiture. Le laveur de voiture m’indique la position de la clinique qui est à environ 1,5 km et j’y vais avec le vélo de Marc. Il est trop grand pour moi mais j’arrive quand même à pédaler et cela me donne l’occasion d’essayer un moyeu Roloff.
Lorsque j’arrive à la clinique Marc est déjà allongé sur un fauteuil de soin avec un soignant (infirmier ou médecin) qui a nettoyé ses plaies et y a appliqué des compresses. Il va bien et le soignant semble attendre la visite d’un médecin avant de recoudre la plaie. Je ne suis utile à rien pour l’instant et je repars en direction du lieu de l’accident pour récupérer mon vélo. Je fais environ un tiers du trajet en trottinant lorsque j’entends quelqu’un m’appeler depuis la voie opposée. C’est un jeune garçon (une quinzaine d’années) qui chevauche mon vélo pour me le ramener à la clinique. Il est suivi par une moto qui le ramènera ensuite chez lui. Il me remet mon vélo et monte à l’arrière de la moto après m’avoir demandé des nouvelles de Marc.
Lorsque j’arrive à la clinique le jeune médecin qui a vu Marc me dit qu’il n’a rien de grave et qu’il peut continuer en vélo s’il le souhaite. Il me donne aussi une ordonnance et m’indique la direction de la pharmacie de l’hôpital. Je vais voir Marc qui a maintenant 9 points de suture puis je me dirige vers la pharmacie de la clinique. Il y a des personnes qui attendent avec un ticket numéroté et un afficheur qui indique le numéro de la personne qui doit se présenter au guichet pour retirer ses médicaments. Je vais retirer un ticket et la dame qui distribue les médicaments garde l’ordonnance qu’elle pose avec un double du ticket numéroté. Il y une autre personne qui prépare les commandes et les médicaments attendent au guichet lorsque le numéro s’affiche. Il y a 5 personnes devant moi et Marc arrive à la pharmacie avant que son numéro ne soit affiché. Je vais chercher les vélos pour que nous les ayons en vue pendant qu’il attend ses médicaments.
Marc se sent capable de pédaler et nous reprenons notre route à une allure très correcte (environ 18 km/h) pour un blessé. Nous maintenons cette allure sur une quinzaine de kilomètres avant de faire un arrêt pour acheter de l’eau. L’anesthésie locale commence à ne plus faire d’effet et Marc à plus de difficultés à pédaler mais il arrive à rouler autour de 15 Km/h sur le plat et même à passer les quelques courtes montées à 4 ou 5% qui se trouvent sur cette partie du parcours.
Nous faisons une nouvelle pause à 6 kilomètres du but. Marc mange quelques fruits et biscuits et il s’allonge un moment et moment. Cette pause semble lui avoir fait du bien. Il a du mal à enjamber son vélo mais un fois dessus il roule à une allure normale pour un cycliste valide.
Nous arrivons rapidement à destination et contactons le reste du groupe. Ils ont trouvé un hébergement et il ne nous reste que 400 mètres à parcourir pour y arriver. Jean-Claude nous attend en bas pour aider Marc à monter à l’étage et pour monter ses bagages.
Nous ressortons pour diner vers 19h30 à quatre car Marc préfère rester tranquille dans sa chambre. Il a donné à Jean-Claude une liste de produits pour faire ses pansements et nous les trouvons dans une pharmacie. Jean-Claude lui achète aussi un bol de soupe de nouilles instantanées pour qu’il ait quelque chose à manger ce soir. Nous dinons ensuite dans un restaurant assez moyen et rentrons à l’hôtel. Marc est dans son lit et il va bien. Nous nous donnons rendez-vous vers 8 heures pour le petit déjeuner demain matin. Marc le prendra peut-être avec nous mais il envisage de rester à Batu Pahat jusqu’à ce qu’il puisse pédaler sans trop souffrir.