J05 - Mardi 10 Janvier 2023 - Kitamani-Bedulgul
Distance parcourue : 61,92 Km - Moyenne : 8,95 Km/h
Dénivelé montant : 1423 m - Pente montante Maxi : 16 %
Dénivelé descendant : 1495 m - Pente descendante Maxi : 19 %
Altitude départ : 1350 m - Altitude arrivée : 1278 m - Altitude Maxi : 1703 m
Heure de réveil : 7h15 - Heure de départ : 9h20 - Heure d'arrivée : 18h30
Hôtel : Homestay Melati 1 - Jl. Kebun Raya, Candikuning, Kec. Baturiti, Kabupaten Tabanan, Bali 82191 – Chambre double – wifi (pas accessible de la chambre) – Télévision écran plat – Douche froide (Brrr l’eau n’est pas chaude à cette altitude) – chambre sans fenêtre mais avec une petite terrasse avec une table et deux chaises – 200 000 IDR (chambre occupée par une personne).
La trace n’apparait pas sur la carte aujourd’hui car Google renvoie un message d’impossibilité d’importation de fichier GPX. J’ai déjà connu cette situation en Colombie l’année dernière et tout est rentré dans l’ordre une semaine plus tard (connexion à une serveur Google différent ou autre ?). J’ai provisoirement mis un point (icone en forme de vélo) à l’emplacement de l’hôtel à Bedulgul.
Je me réveille à 7h15 ce matin car j’ai indiqué hier soir que je prenais mon petit déjeuner à 8 heures. J’ai le temps d’équiper mon vélo avant 8 heures. Il y a une odeur de pancakes dans l’escalier de l’hôtel mais mon petit déjeuner n’est pas servi sur la terrasse panoramique. Je redescends pour sonner à la réception et un jeune homme arrive en me disant de m’installer sur la terrasse. Mon petit déjeuner est prêt et il va me le servir. Je m’installe à cette belle salle de restaurant qui domine le lac et mon petit déjeuner arrive quelques minutes plus tard. Il y a quatre petits pancakes avec du miel et des tranches de bananes. Le tout est accompagner par un jus d’orange chaud (de vraies oranges pressées). C’est le menu que j’avais choisi hier et le jus d’orange chaud est une première pour moi. Ce petit déjeuner est très bon. Il est un peu léger mais ce n’est pas un problème car il est facile des se restaurer à Bali car il y a beaucoup d’habitations et de commerces aux bords des routes. Mon problème pour cette étape montagneuse risque d’être plus le manque de sommeil que le manque de nourriture. Je n’ai dormi profondément cette nuit que 2 heures le reste du temps c’est du sommeil très léger entrecoupé de long moments éveillés. J’ai déjà eu cette difficulté d’adaptation au décalage horaire en 2018 et il avait fallu plus d’une semaine pour que je retrouve un sommeil normal. J’espère que ce sera plus rapide cette fois-ci car je suis pour l’instant sur un terrain beaucoup plus difficile que les routes plates du Sud Vietnam.
Jean-Claude et jacques m’envoient des messages pour que je les rejoigne à leur hôtel sans pour autant m’envoyer la position exacte afin que je puisse vérifier s’ils sont bien à l’hôtel Vulcania qui est proche (environ 1 km d’après ce que me disent le gens) de celui où je suis. Il peut en effet y avoir un autre hôtel Vulcania ailleurs au bord du lac. Ils m’ont envoyé hier une position avec WhatsApp mais ce n’était qu’un point sur une carte trop sombre pour que je puisse lire les noms des rues. Il est indispensable lorsque l’on voyage en groupe de savoir partager une position qui puisse être interpréter par une application de navigation qui peut tracer un itinéraire. WhatsApp, Google maps et Maps.me entre autres le permette mais il faut les utiliser correctement. J’avais fait et envoyé à mes équipiers des tutos pour partager la position avec ces applications mais il semble qu’ils n’y aient pas même jeter un œil. Partager la position est pourtant très facile et peut faire gagner beaucoup de temps et c’est parfois le seul moyen de se retrouver.
A défaut d’avoir plus d’informations je pars dans la direction où serait l’hôtel Vulcania d’après ce que me disent les gens. Un homme qui balaie devant sa maison m’interpelle. Je ne le reconnais pas tout de suite car il n’est pas en uniforme ce matin. En l’observant mieux les grands cheveux très noirs et très fin je comprends que c’est l’agent de sécurité avec qui j’ai parlé hier devant e distributeur de billets. Il me dit que c’est sa maison. Il emploi un autre mot dont je ne me souviens plus mais je comprends que c’est sa maison et que c’est ici qu’il vit avec sa famille. Il me propose d’y entrer pour boire un café. Je refuse poliment car je n’ai pas trop le temps et aussi parce que je veux éviter le café pour éviter le plus possible les crampes. C’est un peu dommage car c’était une bonne occasion de voir comment vivent les familles Balinaises et c’est aussi l’intérêt principal des voyages. On peut voir tout les plus beaux paysages du monde en photo prisent dans des conditions optimum sur Internet mais on peut pas ressentir « l’âme » des gens autrement qu’en les rencontrant et en échangeant avec eux. Je repars et après quelques centaines de mètres la route se met à descendre sur les bords du lac. Je descends deux lacets mais c’est la direction opposée à celle que je dois suivre. Je demande où est l’hôtel Vulcania à des vendeuses dans une boutique de vêtements et elles ne connaissent pas. J’envoie un passage à Jean-Claude qui me dit qu’ils sont sur les hauteurs et qu’ils déjeunent sur la terrasse panoramique. Il m’invite à venir y boire un café et me dit qu’ils seront prêts à partir dans 10 minutes. Mon hôtel était sur la route la plus haute qui domine le lac et il avait aussi une terrasse panoramique. J’aurai pu partir il y a déjà plus de trente minutes et les chances de se retrouver avec ce type d’information sont presque nulles et je décide de commencer mon parcours en direction de Bedulgul. La route monte et il y a peut-être un autre hôtel Vulcania.
Je suis abordé ensuite par un homme qui est cycliste lui-même mais qui n’aime que les vélos légers. Il me donne des indications pour aller à Bedulgul. L’itinéraire qu’il m’indique est le plus long et il passe à un point haut à 1700 mètres d’altitude. C’est un itinéraire que j’avais tracé ainsi que deux autres et ce matin j’ai affiché la trace du plus court et du moins montagneux que je veux tester. Je l’écoute mais je ne change pas d’avis. A ce moment je ne sais pas que j’ai tord et qu’il a raison. C’est d’ailleurs ce même itinéraire qui me sera indiqué à chaque fois que je demanderai en route.
Je prends donc les routes indiquées par mon itinéraire « court ». Elle quitte la route principale à l’altitude 1500 mètres environ économisant ainsi 200 mètres de dénivelé montant. La route devient vite descendante et en forte pente (toujours plus de 10%). Il y a beaucoup de petites camionnettes qui descendent doucement et tout attentionné à les doubler je ne vois pas que je quitte ma trace qui emprunte un petit chemin qui part sur la droite. Je m’aperçois de mon erreur environ 1 kilomètre plus loin. Je remonte je suis le chemin qui est parfois un peu goudronné ou bétonné. Après une partie plate il arrive en forte descente dans un hameau rural pour se terminer par une plateforme bétonnée qui surplombe un profond ravin alors que sur la carte Google c’est un chemin qui continue. Je ne suis bien entendu pas passé inaperçu dans ce hameau isolé et les habitants viennent au bord du chemin pour me parler. Le dialogue n’est pas difficile car il y a deux jeunes gens qui ont des motos et qui s’expriment en anglais. Ils me disent qu’il faut que je rejoigne la route principale et que c’est la seule façon d’aller à Bedulgul. Une femme qui ne semble pas très âgée mais qui semble être la mère d’un des deux jeunes garçons lui demande de m’accompagner à moto. Le jeune homme démarre la moto et me fait signe de le suivre. Je lui explique que ce n’est pas nécessaire et que je ne pourrais pas le suivre. Il se laisse convaincre assez facilement et je remonte jusqu’à la route principale. Cet itinéraire « court » m’a en réalité fait faire presque 3 kilomètres de plus et environ 150 mètres de dénivelé montant supplémentaires.
Ma trace suit la route que tout le monde indique au kilomètre 23 environ. Je demande à un homme à moto la route pour Bedulgul. Il ne parle pas anglais mais il sait très bien se faire comprendre par gestes. Je comprends que mon itinéraire mène bien à Bedulgul mais qu’il est tout en montée et descente alors que celui qui est conseillé est plu long mais composé d’une descente, où je suis en ce moment, suivie d’une montée continue et plus régulière jusqu’à Bedulgul. Echaudé par ma première erreur je suis ses conseils et quitte ma trace.
La route descend jusqu’à un grand pont qui permet de franchir un ravin. Le pont est à environ 900 mètres d’altitude et une montée raide amène rapidement à l’altitude 1000 mètres. En haut de cette montée je peux soit reprendre la descente (itinéraire conseillé) soit prendre une route qui monte et rejoint rapidement ma trace. Je choisi l’option de rejoindre ma trace. La route de jonction est facile et en pente légère. Le reste de la trace est comme me l’avait indiqué l’homme à moto. C’est une succession de montées et de descentes avec parfois (souvent) des pentes très raides qui obligent à pousser le vélo. Environ 4 kilomètres avant Bedulgul ma trace rejoint la route sur laquelle j’aurais dû faire la montée si j’avais suivi les conseils que me donnaient les gens. C’est une route meilleure et plus large qui est en pente plus régulière (mais jusqu’à 8% quand même). Elle est très fréquentée et je ne regrette finalement pas d’avoir suivi un itinéraire un peu plus difficile mais beaucoup plus agréable pour moi. Un peu plus d’un kilomètre avant mon arrivée les deux voies de la route se séparent. La voie de sortie de Bedulgul ne monte plus alors que celle d’entrée continue à monter. Je n’ai plus beaucoup de force et je manque de sommeil. Ce dernier kilomètre me semble être très très long. J’en viens à bout quand même et je me dirige vers le premier hôtel en ville qui figure sur la carte Google. Il y a des chambres libres. Les chambres sont bien mais la salle de bain est très basique avec une douche froide. J’aurai apprécié une douche chaude mais je ne suis pas en état pour faire le tour de tous les hôtels. Je prends donc cette chambre à 200 000 Roupies Indonésiennes.
L’hôtel fait aussi restaurant et je vais tout de suite acheter une barquette de « mie goreng » (nouilles sautées avec de la viande). Je reviens à la chambre pour prendre la douche et manger. Je ne peux rien faire d’autre car j’ai trop sommeil. Je me couche à 20h30 et je m’endors immédiatement. Après un premier réveil vers 4 heures du matin je sors du lit à 7 heures. C’est la première vraie nuit de sommeil que j’ai depuis que je suis arrivé à Bali. J’espère que cette grande fatigue d’hier m’aura « calé » sur l’heure locale.